mardi 31 mars 2009

Sculpter le vide *1

Phase 01
25 degrés, brise, quelques arbres.

Assise sur cette chaise, je me vois hébétée, en lisière de nonchalance. Mon être fuit par expirations nettes. Intérieurement, je suis conque. Spacieuse. L’inattendu m’a pris de court : bousculade, chute, liquéfaction. Le présent est évaporé. Un dernier résidu d’agitation gigote, fervent, énervant. Il tente avec acharnement de tracer des mots dans l’absence, mais je l’ignore. Je préfère conserver ma charmante chute. Tout en moi est mou et je suis précaire équilibre sur l’unique point solide. Bouger équivaut à tomber : l’immobilité est solution. Les bruits alentour, ma respiration, les infinies vibrations de mon œil, le goût de ma salive, le passage de l’air frais dans mes narines, les grattements, les images fugitives, restent périphérie. Au centre, une fissure calme où rien ne s’imprime, brèche où le temps explose : silence.
à suivre

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