vendredi 29 mai 2009

MAEDUSA !!!!

maedusa simple
Maedusa vient de battre tous les records de votes (382) à la demi-finale du Tremplin Emergenza au New Morning, avec une performance virtuose !
Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'ils vont jouer à l'Élysée Montmartre !!!
Get ready, ça va décoiffer !
www.myspace.com/maedusamusic>

jeudi 21 mai 2009

5e salon du théâtre et de l'édition théâtrale

Parisiens, venez donc nous saluer sur le stand Les Trois Coups !
Du vendredi 22 au dimanche 24 mai, Place Saint-Sulpice, 75006.
Plus d'info ici.

lundi 18 mai 2009

De l'inertie

Une femme est assise par terre, un stylo et un carnet à la main, marmonant des phrases inintelligibles, regardant dans le vague, puis se replongeant dans l'écriture, raturant, absorbée. Un groupe de gens portant tous le même tee shirt jaune entre et reste à proximité, visiblement intrigués. Un temps.

LE GROUPE (en conciliabule, regards à la dérobée)
Oh, elle est bizarre, elle parle toute seule et on ne comprend rien à ce qu'elle dit.
Oui, c'est vrai.
Et tu as vu, elle a de drôles de chaussures.
Ah ouais.
Qu'est-ce qu'elle fait ?
Je me demande si elle est française, elle est typée non ?
Oh, regarde, elle se gratte !

FEMME AU CARNET (s'énervant)
Non mais y’a pas idée de lorgner comme ça chez les autres, à l’affût de débusquer ce qui cloche ! Comme de sales fouines ! Occupez vous de vos fesses ! Au lieu de critiquer ce qui ne va pas ailleurs, z'avez qu'à commencer par améliorer ce qui cloche chez vous ! Non mais sans blague ! (elle se lève) Une fois que vous aurez bien déplié l’éventail de vos petits problèmes, que vous les aurez bien interrogé, bien étudiés à la loupe, bien retourné dans tous les sens, bien déploré, il n'y aura plus qu'à bien accepter votre mission : bosser dessus ! Ouais, parfaitement, bosser dessus, même si c'est pas agréable ! C’est comme ça qu’on transforme le monde putain, pas en allant dire au voisin que c'est lui qui doit changer ! Ça s'appelle prendre la responsabilité de ses actes, ça, messieurs-dames ! Parfaitement !

LE GROUPE (toujours en conciliabule, regards à la dérobée)
Tu as vu, elle s'est énervée.
Ouais, elle est bizarre, hein.
T'approche pas trop, elle va peut être nous attaquer.
Oh, tu crois ?
Tu as vu les marques de soleil qu'elle a sur le visage ?
Oh ! Oh ! Hé !
Attention !

N'osant bouger d'un cil, ils la dévisagent silencieusement tandis qu'elle sort. Une fois seuls, ils reprennent.

C'est fou hein !
Comme c'est pittoresque !
Ha ha ha !
Les gens sont bizarres quand même !
Oui, c'est clair !
Et quand elle a dit "Non mais sans blague !" hahaha !!
Avec ses gros yeux !
Oh oui, ses yeux !
Ils brillait de façon étrange, hein !
On va boire un verre ?
Oui !
Quand même, les gens sont fous hein !
Hihihi !
"Non mais sans blague !"
Hahaha, tu l'imites trop bien !!
En fait c'était toi !
Hahaha !
Ouais : "il n'y aura plus qu'à accepter votre mission" !
Hahaha !

Ils sortent, tout en continuant à échanger de façon animée sur ce qui vient de se passer. À mesure qu'ils s'éloignent, leurs voix perdent progressivement en intensité.

dimanche 17 mai 2009

Amours en tempête

En plein cœur de l’absurde amoureux, il importe de rester sérieux. Extrêmement sérieux. Sinon tout le comique de la situation disparaît à jamais. A-t-on déjà vu les protagonistes d’une situation tordante avoir conscience de la drôlerie de leurs actes ? Non. Justement. C’est parce qu'ils s'ignorent qu’il sont drôles. En plus d’être englués dans un inextricable tissu de circonstances, les voilà désemparés ! Ils se débattent à perdre haleine, agitant les bras comme des manchots, versant des torrents de larmes, empêtrés, inconfortables. Profondément mal. Leurs visages sont exsangues. Ils suent, soufflent, souffrent à se damner de leur existence. Quelle lutte, quelle douleur ! Dérobés à leur propre regard, ils ne savent plus qui ils sont ni ce qu'ils font.

À cet instant précis, ils sont ridicules. Et beaux.

T'emballe pas

J'aime trop respirer pour fumer

En me promenant dans mes archives, voilà que je tombe sur cet ancien texte, témoin de mon arrêt de cigarette. Exhumation, donc. D'autant plus d'actualité que j'ai retenté une bouffée de cigarette qui m'a chatouillé les poumons au point de me tordre en toux en me jurant de ne plus jamais recommencer. Conclusion : arrêter de fumer, ça marche, et c'est possible, oui !


« Je me défends d'être sentimentale, mais je me suis remise au chant lyrique. Je veux, je dois, je peux chanter majusculement, à la Callas, hurler sans heurts.
Cinq ans déjà que j'avais tout arrêté au profit de ce paquet de Marlboro Light. Commencer la cigarette à 21 ans, une bêtise ? Une excuse surtout, des questions, de l'eau dans les yeux. Un paquet par jour. Des paquets qui se succèdent en file indienne. Une cheminée. Mes vêtements, mes murs, mes amis, mes amours, mes choix à travers ce filtre, ma vie noyée dans ce brouillard de fumée, ponctuation. Ponctuer. Un assemblage de virgules, respirations multiples.

Il paraît qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Mon feu me ravageait et je l'alimentais, cigarettes après cigarettes, semblants après semblants. Même mes silences étaient faux, occupés à aspirer le suc de mes bâtons. J'habitais Montmartre. Je prenais des cours de théâtre trois fois par semaine, le soir. Le reste de mon temps me voyait assise en face d'une tasse vide et d'un cendrier plein, stylo en main, déversant quantité de mots asphyxiés.
Fumer jusqu'en oublier le pourquoi.
Fumer pour se sentir exister.
Fumer pour se voir respirer.
'Je fume donc je suis' clamais-je silencieusement.
Puis je me parais de mon plus beau sourire et avançais vers un type pour demander s'il n'aurait pas une clope par hasard. Galant il dégainait son paquet et m'allumait avec son briquet. Et je m'éclipsais. J'aimais bien taxer des cigarettes à des inconnus : c'était simple, j'avais une bonne excuse pour les aborder, l'échange était clair, et l'homme ne se transformait pas en pot de colle excité par mon numéro de téléphone.

Le paquet vide, le paquet plein, le paquet vide, le paquet plein ; un rythme.
Je nourrissais une certaine culpabilité.
Je regardais mes amis prévoyants avec leur cartouche d'avance ou leur 2-paquets-car-demain-c'est-dimanche-et-les-tabacs-sont-fermés. Non, impossible, je ne voulais pas m'identifier à ce point à cet objet ; je préférais ne plus avoir de clope et me mettre désespérément en quête le moment venu.

Le matin, aussi. La bouche qui colle, la toux, le goût. Espérer que le mec qui dort à côté n'aura pas la mauvaise idée de m'embrasser maintenant, lui qui n'a pas encore une image de moi souillée.

Mais le pire de tout, c'est cette sensation de dépendre de quelque chose. De ne pas contrôler. D'avoir envie de fumer alors que ça commence à bien faire et qu'en plus il faut payer.
Quel supplice pour l'ego !
A chaque cigarette allumée je baissais dans ma propre estime plus bas, encore plus bas.
Je me détestais. Je me trouvais tellement faible, tellement nulle, incapable de rien, juste bonne à me vautrer et fumer des clopes. Alors je regardais dans le vide une seconde et saisissait l'avant-dernière du paquet, me disant confusément que je le mérite de toute façon, que si je crève à cause de ces clopes ce sera de ma faute.
Pas d'estime de moi. Un laisser aller. De la colère, beaucoup. Souvent, une immense envie de hurler. Impossible. Trop de monde. Trop de monde. Partout. Infesté. Du bruit. Un cri vivant coincé derrière les lèvres je les regardais passer, hérissée, les nerfs en pelote, révulsée ; je les haïssais, c'était de leur faute, il y avait trop de bagnoles, trop de boucan, putain y'a pas de coin dans Paris où on peut gueuler y'a toujours du monde, je voyais blanc, respiration saccadé, plexus noué.
Je tirais fébrilement sur ma cigarette. Tremblante. La tasse vide. C'est dans ces moments que mon paquet de Marlboro Light prenait un sens. Il était l'instrument ultime pour justifier ce dégoût de moi-même. J'étais triste. J'avais oublié la beauté. De mal en pire en pire. Cinq ans.

Puis j'ai ouvert les yeux, j'ai décidé. J'ai tout décidé.
J'arrête. Je vais vouloir fumer. J'aurais envie de fumer. Je vais en chier, c'est normal.
Je ne vais pas grossir car je ne vais pas remplacer, je vais arrêter.
J'aurais le droit d'avoir envie d'une clope autant de fois que je le voudrais.
J'aurais le droit de fixer avec envie la cigarette du type d'en face, de tenter de lui en voler des volutes avec mon nez, de m'imaginer en train de la fumer en même temps, d'être à deux doigts de lui en demander une et même de la lui demander, mais jamais de l'allumer.
Je vais me sentir mal, mon corps va mettre du temps à s'habituer, mon métabolisme va être bouleversé. Jamais il ne faudra se dire 'ça y est, j'ai réussi, j'ai arrêté ' : non. Fumeuse j'ai été, fumeuse je resterais. Toute ma vie. Chaque jour il me faudra arrêter de fumer à nouveau. Chaque jour je vais me battre pour récupérer ma dignité. Jamais il ne faudra céder, car céder c'est tomber.

Je me suis remise au chant lyrique. Je veux, je dois, je peux chanter majusculement, à la Callas, hurler sans heurts. Cinq ans déjà que j'avais tout arrêté au profit de ce paquet de Marlboro Light. Ma victoire chaque jour renouvelée n'en est que plus brillante. Ma vie a tourné. Je veux, je dois, je peux chanter majusculement

Laurie Thinot 2005, "Heroes", extrait

mardi 12 mai 2009

Confidences à Allah

Une petite critique écrite en passant, car j'ai le nez bien trop plongé dans d'autres choses en ce moment pour dépenser mon temps sur les sièges des théâtres parisiens. Et je le déplore.
En tout cas, j'ai passé un intéressant moment avec Alice Belaïdi dans "Confidences à Allah", mise en scène par Gérard Gélas au Théâtre du Petit Montparnasse. Vous pouvez lire ma critique en suivant ce lien !

jeudi 7 mai 2009

Bravoure

Les mots tentent l'impossible.

Made in Hong Kong, April 2009

samedi 2 mai 2009

Don't even try to catch me

I love people but I'm not your friend.
catch love
Written & pictured in Hong Kong, Saturday 18th april 2009