vendredi 23 février 2007

AMES SENSIBLES S'ABSTENIR


Si vous continuez votre lecture, vous allez vite avoir envie de l'arrêter.
C'est une histoire atroce.

Cette après-midi, je décide de mettre un peu d'ordre dans ma chambre.
Il y a ce tas de petits cartons, là, rempli de bric à brac, trônant à côté de mon bureau.
Je m'approche des petits cartons. Ils sont deux, empilés l'un sur l'autre, dans un piètre état. Bons à jeter.
J'en soulève un.
Mais pourquoi ai-je cette sensation qu'ils ne sont pas comme avant ?
Posant le premier plus loin, j'ausculte le contenu du deuxième. Une multitude de petits sachets étiquetés, emplis d'éléments divers ; je me rappelle bien les avoirs tous remplis un par un ces petits sachets.
J'en saisis une poignée dans ma main. Une odeur pestilentielle me prend au nez. Les sachets sont collés les uns aux autres. L'odeur est insupportable. Un des rectangles transparents tombe au sol et attire mon attention : il est recouvert d'un liquide rouge poisseux sur un côté, le reste étant plutôt jaunâtre.
Je m'approche.
Du SANG.
Non, je ne rêve pas, c'est bien du sang. Je regarde fébrilement à l'intérieur de la boîte et y trouve un petit cutter. Aucune trace de sang sur sa lame, il paraît neuf, il a encore sa protection en plastique.
Les scénarios les plus fous tournent subitement sous mon crâne, j'observe avec horreur la tâche de sang et le reste de mes sachets collés les uns aux autres. J'étais si fière d'avoir réussi à tout étiqueter ! Maintenant c'est terminé, les écritures sont noyées, les plastiques sont collés ; et surtout l'odeur, l'odeur est inimaginable ! Il est vrai que cela fait plusieurs jours que je sens confusément cette odeur, sans savoir d'où elle vient. J'en avais de vagues effluves de temps à autre, assez pour en être agacée.
Personne n'a pu se couper, laisser couler le sang dans le carton, et partir. A moins que cette matière ne soit le résultat d'un sang coagulé depuis longtemps.
Quelle horreur ! L'image du médecin légiste surgit, celle des meurtres sanglants de "Seven", des enquêtes policières. Et dire que ces gens sont en contact avec ce genre de matière au quotidien. La réalité des fluides.
Puis l'image du chat.
Ce chat malade.
Ce chat famélique. Le chat de mon amie.
Chez elle la caisse était par terre. Le chat aussi. Cela explique l'odeur. Cela explique le sang, le jaune, le collant.
Je suis en prise avec l'empreinte infecté et sanglante d'un chat sur mes outils de travail.
Que faire ? Impossible de tout jeter. Il faut laver. Et ça colle. C'est atroce. En plus mon invité ne va pas tarder, je dois me dépêcher.
J'ai mis prestement les sachets poisseux dans un sac plastique sur le balcon, la caisse en carton toute imbibée à côté en fermant la fenêtre de toute mes forces.
En cemoment ils sont là, dehors.
Ils m'attendent tous les deux. J'en ai des hauts le coeur. Pourtant il va falloir y aller, plonger la tête la première dans cet enfer pour récupérer mon précieux travail qui m'attend niché au creux de ces sachets plastiques hermétiques.
Il est 3:08.
Vous étiez prévenus.

2 commentaires:

Pénélope a dit…

Wo wo wo attend Laurie, j'ai pas compris là.
T'as un chat mort chez toi?
C'est quoi ces sachets, des organes?
Eclaire ma lanterne, c'est trop glauque!!!

Pénélope a dit…

J'ai trouvé! C'est une menace! Comme la tête de cheval dans Le Parrain!