
jeudi 18 décembre 2008
jeudi 11 décembre 2008
mercredi 10 décembre 2008
Je suis "so innovative creature"
Sortie officielle de mon profil sur Partizan Lab... C'est même annoncé en première page dans les "headlines" de Partizan ! Mmmm, I love it !
lundi 8 décembre 2008
mercredi 3 décembre 2008
Promo news
dimanche 30 novembre 2008
jeudi 27 novembre 2008
mardi 25 novembre 2008
On ne la présente plus
C'est avec émotion que je remercie la fantastique, incontournable et talentueuse Pénélope d'avoir parlé de moi dans son article !
dimanche 23 novembre 2008
vendredi 21 novembre 2008
vendredi 14 novembre 2008
mardi 11 novembre 2008
samedi 1 novembre 2008
mardi 28 octobre 2008
Le dix huit mai mil neuf cent quatre vingt huit
Sous les roses
Sous les roses de printemps
Et sous les arbres de mille ans
Sous tous les vents
Tout le monde attend
Les nuages sont grands
La vie reprend, tout comme avant
Sous les roses de printemps
On n'a pas le temps
D'attendre mille ans...
Poème de Laurie Thinot, 9 ans et demi
Sous les roses de printemps
Et sous les arbres de mille ans
Sous tous les vents
Tout le monde attend
Les nuages sont grands
La vie reprend, tout comme avant
Sous les roses de printemps
On n'a pas le temps
D'attendre mille ans...
Poème de Laurie Thinot, 9 ans et demi
dimanche 19 octobre 2008
vendredi 17 octobre 2008
Anodinement votre
C’est 18h30, l’heure où toute la capitale désire rentrer chez elle le plus rapidement possible en se donnant rendez-vous dans le métro.
Une femme blonde cendrée, sac verni noir, lunettes noires. Debout. Elle est un peu plus grande que les autres personnes du wagon.
La voilà qui soulève brusquement le bras pour se gratter le crâne, bousculant au passage son voisin, un homme au teint blafard, yeux pochés de gris veiné. Il esquisse un mouvement de recul, l’œil fixe, torve. Un mince filet de sueur recouvre entièrement son front. Le trou noir de sa bouche paraît sur le point de laisser échapper quelque chose, un son, une goutte, une dent peut-être. Mais non. Il reste suspendu un instant, figé, puis bouge, désintéressé.
La femme paraît maintenant lointaine, posée au centre de cette grappe humaine d’identités agglutinées ensemble à un niveau spatialement inférieur au sien. Elle règne, seule bénéficiaire d’une perspective sur tapis de cheveux variés.
Le front de l’homme blafard perle toujours.
Il sursaute.
La femme est en train de se gratter. À nouveau. Ses ongles rouges farfouillent furieusement dans la tignasse.
Quelques nez frémissent. Des visages tressautent. Certaines faces se tournent, avides. La femme gratte toujours. Elle semble ne rien remarquer.
L’œil poché se fait dédaigneux tandis que la main s’extrait de son champ blond pour retourner au bout du bras.
Les regards s’adoucissent, se détournent, se détachent pour retrouver leur errance publique. Ou leur bouquin.
Mais féroce, la femme se gratte à nouveau.
Là, des figures perplexes se tournent. Ca se tortille, ça se gratouille discrètement. Aurait-elle des poux ? Un eczéma ? C’est une galeuse, j’en suis sûr ! Est-elle contagieuse ?
Ca respire vite, ça s’agite. L’effroi glace certaines paupières, on s’échange des questions silencieuses.
La femme persiste à fouiner dans l’espace au-dessus de sa nuque, là où c’est chaud, là où nichent des insectes. Des poux. Des colonies entières de poux. Avec ces ongles au verni sanglant qui sèment la pagaille dans leur nid, ils vont se disperser et tomber en pluie sur le crâne de ces pauvres voyageurs, victimes ici à cet instant d’un hasard cruel. Des remous se font sentir au niveau spatialement inférieur à mesure que la pensée du parasite galope. Des colonies entières de poux. Pondant.
Et elle qui ne s’arrête toujours pas, décalée, souveraine. Grattant avec ferveur comme on gratterait un chien rétif.
L’interminable métro. C’est un traquenard messieurs-dames, un traquenard ! Ca pense, ça visualise des insectes, ça lève le nez et hausse les sourcils en guise de protestation, ça cherche une issue lorsque la porte s’ouvre avec fracas.
Bousculade, pieds, sacs, trébuche, marche, quai.
La grande gratteuse reste.
Avec ses hauts talons, sa taille trop fine, ses lunettes noires.
Et ses poux supposés.
Une femme blonde cendrée, sac verni noir, lunettes noires. Debout. Elle est un peu plus grande que les autres personnes du wagon.
La voilà qui soulève brusquement le bras pour se gratter le crâne, bousculant au passage son voisin, un homme au teint blafard, yeux pochés de gris veiné. Il esquisse un mouvement de recul, l’œil fixe, torve. Un mince filet de sueur recouvre entièrement son front. Le trou noir de sa bouche paraît sur le point de laisser échapper quelque chose, un son, une goutte, une dent peut-être. Mais non. Il reste suspendu un instant, figé, puis bouge, désintéressé.
La femme paraît maintenant lointaine, posée au centre de cette grappe humaine d’identités agglutinées ensemble à un niveau spatialement inférieur au sien. Elle règne, seule bénéficiaire d’une perspective sur tapis de cheveux variés.
Le front de l’homme blafard perle toujours.
Il sursaute.
La femme est en train de se gratter. À nouveau. Ses ongles rouges farfouillent furieusement dans la tignasse.
Quelques nez frémissent. Des visages tressautent. Certaines faces se tournent, avides. La femme gratte toujours. Elle semble ne rien remarquer.
L’œil poché se fait dédaigneux tandis que la main s’extrait de son champ blond pour retourner au bout du bras.
Les regards s’adoucissent, se détournent, se détachent pour retrouver leur errance publique. Ou leur bouquin.
Mais féroce, la femme se gratte à nouveau.
Là, des figures perplexes se tournent. Ca se tortille, ça se gratouille discrètement. Aurait-elle des poux ? Un eczéma ? C’est une galeuse, j’en suis sûr ! Est-elle contagieuse ?
Ca respire vite, ça s’agite. L’effroi glace certaines paupières, on s’échange des questions silencieuses.
La femme persiste à fouiner dans l’espace au-dessus de sa nuque, là où c’est chaud, là où nichent des insectes. Des poux. Des colonies entières de poux. Avec ces ongles au verni sanglant qui sèment la pagaille dans leur nid, ils vont se disperser et tomber en pluie sur le crâne de ces pauvres voyageurs, victimes ici à cet instant d’un hasard cruel. Des remous se font sentir au niveau spatialement inférieur à mesure que la pensée du parasite galope. Des colonies entières de poux. Pondant.
Et elle qui ne s’arrête toujours pas, décalée, souveraine. Grattant avec ferveur comme on gratterait un chien rétif.
L’interminable métro. C’est un traquenard messieurs-dames, un traquenard ! Ca pense, ça visualise des insectes, ça lève le nez et hausse les sourcils en guise de protestation, ça cherche une issue lorsque la porte s’ouvre avec fracas.
Bousculade, pieds, sacs, trébuche, marche, quai.
La grande gratteuse reste.
Avec ses hauts talons, sa taille trop fine, ses lunettes noires.
Et ses poux supposés.
jeudi 16 octobre 2008
L'étrangeté vectorisée

En guise de test (et de cadeau pour Unter), voici la version vectorielle d'une ancienne note "L'étrangeté". L'occasion de voir ce que donne le passage aquarelle/vectoriel. Why not ?
jeudi 9 octobre 2008
Yorgo Tloupas
Yorgo a bien fait de venir se dégourdir les pattes à Paris en septembre car ce fut un plaisir de le revoir après si longtemps, avec son look de Clark Gable à vélo !
Je suis très honorée de son article !
mercredi 8 octobre 2008
mardi 7 octobre 2008
vendredi 3 octobre 2008
Autokratz, le clip !!!
Le voilà !
Produit par Partizan, animé et co-déliré par one of the best After FX animator, Gustavo Almenara !
En exclu vidéo-star sur Dailymotion ce week end !
Produit par Partizan, animé et co-déliré par one of the best After FX animator, Gustavo Almenara !
En exclu vidéo-star sur Dailymotion ce week end !
mercredi 1 octobre 2008
Paf !
Ca y est, on le sait et c'est maintenant confirmé : le dernier clip que nous avons confectionné avec amour, Gustavo Almenara et moi sort officiellement en exclusivité sur Dailymotion samedi !!
Préparez vous au choc !
Préparez vous au choc !
mardi 30 septembre 2008
Highligts
vendredi 19 septembre 2008
Recette pour faire disparaître le temps
Pour patienter en attendant la mise en ligne du nouveau clip, vous pouvez toujours, par dépit (et surtout sous aucun autre prétexte car vous risquez de sombrer dans la déception la plus incurable de toute votre existence !!) cliquer ici, rester immobile et fixer le centre - l'idéal étant de s'être assis au préalable dans une position confortable et d'avoir activé votre CD d'ambiance naturelle forêt amazonienne au petit matin dans iTunes (si si, cherchez bien).
jeudi 18 septembre 2008
dimanche 14 septembre 2008
samedi 6 septembre 2008
samedi 26 juillet 2008
mercredi 23 juillet 2008
Officiellement votre !
Enfin !
Si vous voulez le voir en meilleure qualité (recommandé), allez directement ici le voir sur le site de youtube, il y a maintenant une option "regarder cette vidéo en haute qualité" en bas à droite du visualiseur.
Cheers !
samedi 19 juillet 2008
X.pression Trailer
J'ai trouvé ça par hasard sur le net. C'est un extrait de mon film de fin d'étude, pour ceux qui ne l'ont pas vu !
vendredi 18 juillet 2008
lundi 14 juillet 2008
dimanche 29 juin 2008
Hop !
MAJ 1er juillet :
Ceux qui ont pu voir le clip (108 personnes exactement) sont de sacrés veinards ! Sachez que vous avez vu une exclusivité mondiale par ma faute, car j'ai fait l'erreur de la mettre sur youtube avant qu'il ne soit diffusé officiellement en chaîne !
Nouvelle petite autoproduction pour le groupe portugais Cla, réalisée avec l'aide précieuse de Benoit Thinot (un tueur de la 3d !), des providentielles et judicieuses interventions de Gustavo Almenara et de l'aimable soutien d'Autour de Minuit.
Merci à eux !
Et dans la série bonne nouvelle, je suis super heureuse d'apprendre que mon film de fin d'étude X.pression a gagné le 2e prix du Backup Festival, un festival de film expérimental allemand ! Cheers !
Ceux qui ont pu voir le clip (108 personnes exactement) sont de sacrés veinards ! Sachez que vous avez vu une exclusivité mondiale par ma faute, car j'ai fait l'erreur de la mettre sur youtube avant qu'il ne soit diffusé officiellement en chaîne !
Nouvelle petite autoproduction pour le groupe portugais Cla, réalisée avec l'aide précieuse de Benoit Thinot (un tueur de la 3d !), des providentielles et judicieuses interventions de Gustavo Almenara et de l'aimable soutien d'Autour de Minuit.
Merci à eux !
Et dans la série bonne nouvelle, je suis super heureuse d'apprendre que mon film de fin d'étude X.pression a gagné le 2e prix du Backup Festival, un festival de film expérimental allemand ! Cheers !
mardi 10 juin 2008
samedi 7 juin 2008
vendredi 30 mai 2008
lundi 26 mai 2008
dimanche 25 mai 2008
jeudi 22 mai 2008
mercredi 21 mai 2008
Silence
Les mots parlent.
Lorsqu’ils bavardent, laissez les se taire d’eux-mêmes : ils sonnent creux.
Qui es-tu, toi qui ose parler ?
Qui es-tu, toi qui te targues de savoir dire ?
En as-tu seulement la moindre idée ?
Que penses-tu réellement ?
Quelle puissance attribues-tu à ces traits d’encre ?
Penses-tu tromper le monde avec ton verbe ?
Personne ne te crois.
Ton sourire composé, ta face de cire et tes gestes empruntés témoignent.
Ne vois-tu pas que tu es devenu mondain ? De palabre en beaux mots, de citations en références, tu poses sous le feu de tes propres projecteurs. Tu t’auto congratules.
Tu tricotes de petits chandails de mots pour te tenir chaud, car tu as froid lorsque le regard des autres se pose sur toi.
Si tu arrives à briller devant ces yeux, peut-être finiras-tu par considérer que tu as un intérêt, finalement. Mais rien n’est moins sûr. Pauvre étoile ! Prisonnière de morceaux de vents, sa lumière est trouble.
Commodes véhicules de pensée, les mots parlent.
Mais vigilance : la cloison entre bavardage et réelle communication est fine.
Le bavardage a été créé par les agités pour fuir le silence. Du tapage diurne, collectif.
De jolis mots d’esprit pour oublier le reste, pour se détendre, dit-on. Et ça fonctionne à merveille. Nous rions en chœur à ces mots et à ceux des autres, distribuons clins d’œils entendus et boutades. Puis vient le moment de rentrer chez soi. Sourires, coups de coude, rafales de formules de circonstance, la porte se referme, noir du couloir.
À tâtons, le long du mur, tu cherches l’interrupteur. Seul. En silence. Soudain, chaque son se détache nettement, prenant une dimension différente vaguement inquiétante. Tes doigts trouvent le morceau de plastique, que tu presses. La pensée qu’il serait plus pratique de réparer la lumière de cet interrupteur pour mieux le repérer dans le noir te traverse. Ils auraient dû le mettre plus près de l’ascenseur, là on pourrait le confondre avec une sonnette. Glissement de métal, les portes automatiques s’ouvrent, tu entres. L’odeur t’attrape désagréablement les narines. C’était une bonne soirée. Tu appuis sur zéro, les portes se referment. Un brouillard confus danse dans ta tête. Tu y picores des bouffées de souvenirs, agençant les scènes entre elles de façon à créer un scénario digne de « bonne soirée ».
Ton esprit joue à saute-mouton.
Il bavarde. Il tricote.
Absorbé par son activité, tu as oublié la lune, les arbres, les oiseaux, et même cette brise qui souffle doucement sur ton visage. Tout ça car Madame Bla et Monsieur Bla t’ont parlé de leur maison au cap-Ferret. T’y inviteront-ils cet été ? Ils invitent bien Bou et Tade. Tu te demandes si tu aimerais passer plusieurs jours en leur compagnie.
Tu es seul en prise avec le vacarme incessant de ton esprit.
Laisse les anges poser leur index sur les lèvres de tes pensées.
Reste coi en dedans et regarde.
Qu’est devenu le taquin verbe ? Du vent.
Le silence révèle.
Les mots parlent.
Chut.
Lorsqu’ils bavardent, laissez les se taire d’eux-mêmes : ils sonnent creux.
Qui es-tu, toi qui ose parler ?
Qui es-tu, toi qui te targues de savoir dire ?
En as-tu seulement la moindre idée ?
Que penses-tu réellement ?
Quelle puissance attribues-tu à ces traits d’encre ?
Penses-tu tromper le monde avec ton verbe ?
Personne ne te crois.
Ton sourire composé, ta face de cire et tes gestes empruntés témoignent.
Ne vois-tu pas que tu es devenu mondain ? De palabre en beaux mots, de citations en références, tu poses sous le feu de tes propres projecteurs. Tu t’auto congratules.
Tu tricotes de petits chandails de mots pour te tenir chaud, car tu as froid lorsque le regard des autres se pose sur toi.
Si tu arrives à briller devant ces yeux, peut-être finiras-tu par considérer que tu as un intérêt, finalement. Mais rien n’est moins sûr. Pauvre étoile ! Prisonnière de morceaux de vents, sa lumière est trouble.
Commodes véhicules de pensée, les mots parlent.
Mais vigilance : la cloison entre bavardage et réelle communication est fine.
Le bavardage a été créé par les agités pour fuir le silence. Du tapage diurne, collectif.
De jolis mots d’esprit pour oublier le reste, pour se détendre, dit-on. Et ça fonctionne à merveille. Nous rions en chœur à ces mots et à ceux des autres, distribuons clins d’œils entendus et boutades. Puis vient le moment de rentrer chez soi. Sourires, coups de coude, rafales de formules de circonstance, la porte se referme, noir du couloir.
À tâtons, le long du mur, tu cherches l’interrupteur. Seul. En silence. Soudain, chaque son se détache nettement, prenant une dimension différente vaguement inquiétante. Tes doigts trouvent le morceau de plastique, que tu presses. La pensée qu’il serait plus pratique de réparer la lumière de cet interrupteur pour mieux le repérer dans le noir te traverse. Ils auraient dû le mettre plus près de l’ascenseur, là on pourrait le confondre avec une sonnette. Glissement de métal, les portes automatiques s’ouvrent, tu entres. L’odeur t’attrape désagréablement les narines. C’était une bonne soirée. Tu appuis sur zéro, les portes se referment. Un brouillard confus danse dans ta tête. Tu y picores des bouffées de souvenirs, agençant les scènes entre elles de façon à créer un scénario digne de « bonne soirée ».
Ton esprit joue à saute-mouton.
Il bavarde. Il tricote.
Absorbé par son activité, tu as oublié la lune, les arbres, les oiseaux, et même cette brise qui souffle doucement sur ton visage. Tout ça car Madame Bla et Monsieur Bla t’ont parlé de leur maison au cap-Ferret. T’y inviteront-ils cet été ? Ils invitent bien Bou et Tade. Tu te demandes si tu aimerais passer plusieurs jours en leur compagnie.
Tu es seul en prise avec le vacarme incessant de ton esprit.
Laisse les anges poser leur index sur les lèvres de tes pensées.
Reste coi en dedans et regarde.
Qu’est devenu le taquin verbe ? Du vent.
Le silence révèle.
Les mots parlent.
Chut.
mercredi 14 mai 2008
lundi 5 mai 2008
dimanche 27 avril 2008
vendredi 4 avril 2008
Oui !

Oyez, oyez !
J'ouvre un nouveau blog ! Super non ? Et excellent aussi ! En tout cas c'est son nom et ça vient de commencer.
Rendez-vous là bas pour me dire ce que vous en pensez (ou juste visiter hein, rien d'obligé) !
Merci !
excellentetsuper.blogspot.com
mardi 1 avril 2008
vendredi 28 mars 2008
mardi 25 mars 2008
Objets magiques
mardi 18 mars 2008
Clair souffle du beau


Il n'y a rien de plus constant que le changement.
Quand je suis entrée dans cette cuisine, la première chose qui m'a agrippé était cette odeur. Insidieuse, je ne l'ai pas sentie immédiatement. Ma gorge a étrangement réagi, et c'est à ce moment-là que j'ai senti. L'odeur de poussière, de temps, de rance, mais aussi un arrière-plan de chimie fanée.
Les fenêtres se sont violemment ouvertes.
Un froid glacial est venu soudain dévaster bocaux, pots et babioles.
Bruit de verre cassé. Porte qui claque.
À mes pieds, le sol bascule, emportant avec lui toutes les fadaises du passé. Et je me retrouve seule, comme nue. Les murs, autrefois blancs voient le jour, le vent leur ayant ôté leurs anciens habits d'objets ; la marque de ceux-ci est encore perceptible sur le blanc, en contours gris foncé constellé par endroits de vert.
C'est le vide.
Un vide bienvenu, salvateur.
Foin d'odeur, foin de sentiments putrides et de sensations gourdes, enfin du blanc ! Un espace vierge où peut s'engouffrer la vie.
Le froid a disparu, laissant derrière lui la fraîcheur du nouveau.
Je remonte mes manches, empoigne le sac noir que le reflux a posé à ma droite, et y fourre pêle-mêle tout ce qui encombre le sol de cette satanée cuisine.
Plus rien ne compte. Assez de suffoquer au milieu d'une poussière de souvenirs éculés !
Il est grand temps de décrasser.
Le ménage prend des heures, mais elles passent sans faire de bruit.
À peine terminé, le soleil glisse ses mains par les fenêtres. Synchronisme bienvenu.
Après avoir empoigné les sacs et les avoirs sortis, plus rien ne résonne de la même manière.
L'air est limpide.
C'est à ce moment précis que l'envie monte : celle de figer l'instant.
Mais il ne faut pas.
C'est justement en s'y accrochant qu'il s'évanouit pour laisser place à cette cuisine telle que je l'ai aperçue en arrivant. Vieille. Alourdi d'envie de garder, de peur de laisser filer ce qui a été vécu, ce qui est révolu, qui fût.
À vouloir garder le beau on le gâche.
Je préfère laisser le vent de la vie passer par les fenêtres.
Le beau, le bien, l'agréable et consoeurs, sont autant de variétés de fleurs subtiles dont il convient de s'occuper correctement, sachant accepter leur fin comme présage de leur commencement.
lundi 17 mars 2008
L’homme gris

Des rats.
Des rats qui lui rongent les pieds, la nuit, pendant qu’il rêve.
Tous les soirs un peu plus.
Au matin, fébrile, il vérifie l’intégrité de ses extrémités.
Mais rien.
Ses pieds sont intacts.
Marcher est devenu un calvaire. Attendre un supplice.
Il trépigne.
Il crispe les orteils d’avant en arrière, sa paupière fulmine.
Passé les premiers instants, la journée avance seule jusqu’au soir.
Puis vient l’heure du coucher.
Les orteils crispés.
Le sourcil moite.
Serré dans les bras du lit, il s’angoisse.
Il est seul, seul contre des rats, des meutes de rats assoiffés de sang.
Les premières gouttes de sueurs pointent et la respiration se précipite.
Maudits rongeurs de pieds !
Parfois, dans le noir, il a la sensation d’entendre des cris étouffés.
Des cris de pieds.
Il tombera en sommeil comme on tombe malade.
Infiniment.
Jusqu’à ce qu’il devienne chat.
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